Face à la pandémie du Covid-19, l’attention et les forces se sont légitimement orientées vers la priorité absolue de la réponse sanitaire pour sauver des vies. Il serait toutefois dramatique que cette crise provoque une myopie de la pensée et de l’action, dévastatrice pour nos sociétés humaines comme pour la biodiversité et que le « jour d’après » soit un retour au « jour d’avant ». Le jour d’avant, où règnent les illusions de l’invulnérabilité, de la puissance et de la maîtrise. Le jour d’avant, où prévaut une vision des sociétés et d’une économie hors-sol, déconnectées des autres espèces, sans considération de la finitude des ressources. Le jour d’avant où l’individualisme a trop souvent primé sur la solidarité et où les inégalités et les souffrances associées n’ont cessé de se creuser, avec les dérives et les excès de la course au profit.

Sommes-nous en mesure de reconsidérer la place de l’homme au sein de la création et de la société et d’engager sans tarder une mutation de nos civilisations ? A partir de quelles racines profondes pouvons-nous faire émerger un nouveau modèle économique et social respectueux de l’homme et de la terre ? Quelles forces individuelles et collectives, devrons-nous mobiliser? Les engagements pris par nos religions en faveur de la justice, de la paix et de la sauvegarde de la création pourraient nous éclairer…